Les Assises Nationales de la FESP à Marseille
DECOUVREZ LA PUISSANCE DE LA DIVERSITE DES IDEES. …
Après le recours à l’article 49.3 pour l’adoption du projet de loi de Financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, des motions de censure ont été déposée par les députés. Après la censure votée sur le PLFSS, le gouvernement est tombé.
De ce fait, les travaux législatifs de l’Assemblée nationale et du Sénat sont suspendus en attendant la formation d’un nouveau gouvernement.
Dans ce contexte, la FESP vous présente les perspectives de fin d’examen du PLF et du PLFSS pour 2025.
Après l’adoption de la motion de censure et la démission du Premier ministre, l’ordre du jour des deux assemblées est caduc. Elles ne siégeront plus en attendant le prochain gouvernement.
Conséquemment, il est peu probable que la nomination et la mise en place d’un nouveau gouvernement permettent de reprendre les textes budgétaires en cours dans les délais, même si ce n’est pas encore exclu.
Les textes laissent apparaitre un manque. En effet, il est bien prévu à l’article 47-1 alinéa 3 de la Constitution, la disposition qui permettrait, « si le Parlement ne s’est pas prononcé dans un délai de 50 jours », de « mettre en œuvre par ordonnance » les dispositions du PLFSS.
Néanmoins, le Parlement s’est prononcé en rejetant le texte de la CMP. Comme le Parlement a expressément rejeté le PLFSS, le recours à une ordonnance n’est donc pas possible.
Pour autant, il faut que les organismes de sécurité sociale puissent emprunter afin de financer leurs prestations, ce qui nécessite une mesure législative, seule disposition du PLFSS d’ailleurs « indispensable à la continuité de la vie de la nation».
Le PLF pour 2025 était en cours de lecture au Sénat et est interrompu.
En l’absence de budget au 1er janvier, l’Etat ne serait plus autorisé à percevoir des impôts.
Toutefois, quand un projet de loi de finances ne peut être promulgué avant le 1er janvier, il est prévu dans la Loi organique relative aux lois de finances (LOLF – Article 45), plusieurs possibilités pour le gouvernement :
L’hypothèse la plus vraisemblable, en raison du calendrier et de son spectre plus large, est que le gouvernement ait recours à une loi de finances spéciale. Cette loi spéciale l’autoriserait à continuer à percevoir les impôts (selon les barèmes en vigueur dans la loi de finances de l’année passée). Le gouvernement prendrait des décrets ouvrant les crédits applicables aux seuls services votés.
Les services votés représentent le minimum de crédits que le gouvernement juge indispensable pour poursuivre l’exécution des services publics dans les conditions qui ont été approuvées l’année précédente par le Parlement. Ils ne peuvent excéder le montant des crédits ouverts par la dernière loi de finances de l’année.
Naturellement, afin de permettre à l’Etat de fonctionner à partir de l’année suivante, le délai d’examen est réduit : le projet de loi de finances spéciale doit être déposé avant le 19 décembre selon la procédure accélérée pour une promulgation avant le 1er janvier.
Néanmoins, les textes laissent de nombreuses zones d’ombre sur son contenu qu’il va falloir clarifier. Le rapporteur général de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson (LR) lui-même, a reconnu que « personne ne sait exactement à l’heure actuelle ce que devrait ou ne devrait pas contenir ce projet de loi spéciale ».
Plusieurs spécialistes de droit constitutionnel considèrent aussi qu’il serait impossible de déposer un amendement sur une loi spéciale.
Toutefois le gouvernement étudie la possibilité d’y ajouter des articles au nom de la « nécessaire continuité de la vie nationale ».
D’autres dispositions urgentes, pourraient nécessiter également d’être insérées dans cette loi spéciale, dont notamment les prélèvements sur recettes (PSR), comme la contribution française à l’Union européenne ou les financements aux collectivités locales (dotation globale de fonctionnement, …). Mais aussi des autorisations d’emprunts de l’État.
Enfin, sur le même sujet d’autorisation d’emprunter, mais pour les organismes de Sécurité sociale, le Secrétariat Général du gouvernement recommande une loi spéciale ad hoc pour plus de sécurité juridique, et afin de se prémunir d’une éventuelle censure constitutionnelle.
Après le vote de ce PLF spéciale, qui réglera la situation temporairement, il faudra quand même voter un PLF et un PLFSS pour 2025.
La navette parlementaire n’étant que suspendue, les textes en cours pourraient reprendre au point d’interruption de leur discussion. En effet, la LOLF prévoit que la publication des décrets n’interrompt pas la procédure de discussion du projet de loi de finances de l’année, dans les conditions habituelles.
Dans ce cas, et pour rappel, le PLFSS reprendrait à l’Assemblée en nouvelle lecture sur le dernier texte voté avant la CMP, soit le texte voté au Sénat en 1ère lecture. Et le PLF, quant à lui, poursuivrait sa première lecture du volet dépenses au Sénat (s’il n’était pas repris d’ici là).
Toutefois, la question se pose de savoir si le futur Gouvernement reprendrait les précédents projets de texte, ou en déposerait de nouveaux. Suivant la réponse, cela décalerait d’autant le calendrier.
La FESP ne manquera pas de vous tenir informés de l’avancée de ces travaux ou leur reprise.