Comment un employeur peut-il gérer l’absence injustifiée d’un salarié ?
Lorsqu’un salarié est absent, il dispose d’un délai de 48 heures, sauf dispositions conventionnelles contraires, pour justifier de son absence et, le cas échéant, faire parvenir un arrêt de travail à son employeur. Ainsi, en cas d’absence d’un salarié, l’employeur doit vérifier qu’il n’a reçu aucun justificatif avant d’engager la moindre action. Passé ce délai, si le salarié ne fournit aucun justificatif, l’employeur peut envisager d’entamer une procédure disciplinaire à l’encontre du salarié.
L’employeur doit se rapprocher du salarié pour lui demander de justifier son absence et reprendre son poste de travail. Il est conseillé d’effectuer la demande également par écrit pour se prémunir en cas de contentieux. L’employeur peut envoyer au salarié une mise en demeure de justifier son absence ou de reprendre son poste sans délai, tout en le prévenant qu’une sanction pourrait être prise à son encontre. Il est recommandé d’adresser cette mise en demeure par courrier recommandé avec accusé de réception (LRAR) afin de pouvoir justifier de cette démarche et de sa date d’envoi en cas de contentieux.
En l’absence de réponse, l’employeur peut alors convoquer le salarié, par courrier lettre recommandée avec accusé de réception à un entretien préalable à une éventuelle sanction pouvant aller jusqu’au licenciement. La lettre de convocation à l’entretien préalable doit contenir :
- le motif de la convocation ;
- la possibilité du salarié de se faire assister lors de cet entretien ;
- le lieu, la date et l’heure de la convocation.
La date de l’entretien doit être au minimum 5 jours ouvrables après la présentation de la convocation au salarié34. Si ce délai expire un samedi, un dimanche, un jour férié ou chômé, il doit être prorogé jusqu’au jour ouvrable suivant.
L’entretien préalable et les explications du salarié vont permettre à l’employeur de choisir la sanction la plus adaptée à la situation. Pour prendre sa décision, l’employeur devra notamment prendre en compte :
- les conséquences de l’absence sur la bonne marche de l’entreprise ;
- l’ancienneté du salarié ;
- l’existence ou non d’un dossier disciplinaire à l’encontre du salarié ;
- le poste de travail occupé par le salarié ;
- etc.
L’employeur doit respecter un délai de deux jours ouvrables après la date de l’entretien pour notifier la sanction au salarié. La notification de la sanction devra se faire par lettre recommandée avec AR.
Pour rappel, l’absence injustifiée d’un salarié ne doit jamais être interprétée comme une démission qui résulte d’un acte clair et non équivoque du salarié de mettre fin à son contrat de travail.
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