Profil FESP : Alexandre Gallet, administrateur de la FESP et du SESP
A l'occasion de la semaine nationale de la petite enfance, nous faisons un zoom sur la garde d'enfant. Alexandre Gallet, administrateur de la FESP, partage son …
Découvrez le parcours atypique de Maxence Hotte, président de FEEADOM et référent territorial à Nice.
Je suis Maxence Hotte, j’ai 34 ans et je suis président de la structure Féeadom que j’ai racheté à mon père en mars 2020 et qu’il avait créé en 2007.
Mon parcours est très atypique puisque je suis pas du tout de ce milieu initialement. Je n’ai pas le diplôme du brevet des collèges mais j’ai fait des études professionnelles dans la maintenance nautique (Bac pro) pour ensuite partir sur un BTS après-vente automobile.
J’ai travaillé 3 ans en tant que technicien nautique dans sud de la France pour la marque Mercury Marine puis je me suis orienté sur ma passion le sport. J’ai passé alors un BPJEPS activités pugilistiques Mention Kickboxing et j’ai pratiqué en tant que combattant semiprofessionnel avec une trentaine de combats. J’ai été directeur technique adjoint d’une Association de Krav Maga pendant 3 ans puis j’ai créé de mon club de Kickboxing en 2017.
Ma vie pro se partageait entre le service à la personne et le sport.
En parallèle j’ai commencé à travailler en 2013 chez Féeadom en tant qu’aide à domicile. Je faisais les transports, un petit peu tout et au fur à mesure j’ai pris des responsabilités en tant qu’assistant d’agence puis la comptabilité. J’ai été formé par mon père à qui j’ai fait part de mon désir de reprendre la structure.
En 2021, j’ai obtenu mon diplôme du DISAP pour diriger une structure et l’année dernière j’ai passé un Bac +5 EDHEC Parcours dirigeants – Directeur d’activité.
J’ai toujours été très actif et l’entrepreneuriat me plaît énormément. J’aurai pu partir de zéro mais autant commencer avec une structure que je connais. Je me suis senti plus légitime mais ça a demandé un peu d’adaptation. Il faut se rapprocher de l’équipe en place et savoir quelle est leur vision car le but n’était pas de leur imposer une direction.
Je me suis donc lancé dans cette aventure entrepreneuriale mais le début a été périlleux avec la période Covid et la suite ne fut pas simple non plus… ce n’est qu’en septembre dernier que j’ai commencé à prendre du plaisir en tant que dirigeant. J’ai restructuré l’offre de service pour me recentrer sur l’aide à domicile, le handicap et le ménage alors qu’avant nous étions multiservices.
Oui, on a ouvert une nouvelle agence, il y a un mois maintenant, sur la ville d’Antibes. Notre plan de développement prévoit une nouvelle agence en 2025 sur un secteur qui est encore à définir, idem en 2026. Ce sont des agences qui sont ouvertes en propre et non pas en franchise.
Aujourd’hui ce sont environs 160 SAAD donc structure d’aide d’accompagnement à domicile sur les Alpes Maritimes ce qui est déjà énorme pour un département. A titre de comparaison dans les Ardennes, il y en a une quinzaine. Dans un département où la population est âgée et concentrée sur la bande littorale et 20 % de la population en zones rurales d’arrière-pays montagneux, les conditions de travail sont particulières et variées.
On sait qu’en 2030 on va avoir une forte demande, on va basculer et avoir plus de personnes âgées que de que de jeunes. On attend des instances publiques des réorientations et des financements mais il faut que soyons également proactif. Nous devons nous interroger sur le modèle de demain : l’ehpad, la résidence service, l’aide à domicile…
Beaucoup d’entrepreneurs réfléchissent à modèles autres que l’aide à domicile car en termes de recrutement c’est compliqué. Chez Féeadom, nous sommes un peu à contrecourant : nous allons vers l’aide à domicile nous allons chercher de la compétence et s’il n’y a pas de compétence, nous allons la former, la créer par de la formation interne, par des processus d’intégration…
Les Ehpad ou les résidence service ont un coût conséquent pour les clients et il faut aussi garder à l’esprit que tout le monde ne souhaitera pas aller dans ce type d’établissement, beaucoup voudront rester chez eux. Nous devons réfléchir à un nouveau modèle soit économique soit d’intervention parce qu’aujourd’hui on arrive à une limite. Ça nous incite à nous remettre en question.
Nous essayons d’être attentif avec nos salariés pour mieux répondre à leurs besoins pour effectuer leur mission, à leurs attentes en matière de management. Nous mettons en place de l’accompagnement.
La réelle difficulté du métier d’aide à domicile ce ne sont pas tant les tâches qui sont à faire mais la manière dont le rythme de travail s’impose avec des horaires décalés et en discontinus, semaines, soirs, week-end…
Par exemple une personne de 45 ans en situation de handicap qui est alité nous demande de venir le matin à 6h55 jusqu’ 8h55 pour faire des transferts et de l’aide à la toilette parce qu’ensuite elle est en télétravail, il faut donc la mettre sur le fauteuil, il y a beaucoup de manipulations… elle a besoin de nous 2h le matin 2h le soir…
Bref nous prenons soin d’eux, nous les écoutons, nous n’imposons pas, nous échangeons, nous collaborons ce qui permet d’offrir des services de qualité.
Aujourd’hui 38 sur l’agence de cagnes sur mer avec la nouvelle agence nous allons sûrement finir à l’année aux alentours de 55 ouais et pour les autres ouvertures je pense que d’ici 2027 on sera on sera entre 100 et 150 intervenants.
A l’époque de la transition lorsque je reprenais la structure de mon père en 2019 nous avons reçu un mail de la FESP, Mehdi Tibourtine et Nicolas Rousseau venaient à Saint-Laurent du var faire une réunion. Nous avons eu un très bon contact parce que nous avons eu des réponses à nos questions notamment en termes de transmission pour les autorisations puis ils ont répondu à des questions plus opérationnelles sur la formation. J’ai tout de suite adhéré et j’ai commencé à participer aux premières commissions, ça m’a permis d’avoir une vision différente du métier et de faire connaissance avec d’autres chefs d’entreprise sur tout le territoire.
Au début j’étais surtout observateur plutôt qu’acteur, j’avais pas du tout l’ambition d’être référent. Dans les Alpes maritimes, il y a une association de dirigeant qui s’appelle le CERSAP06 à laquelle j’ai adhéré peu de temps après la FESP et une personne qui était proche de la fédération m’a incité à le devenir. Aujourd’hui, je suis vraiment heureux de pouvoir défendre les intérêts sur le territoire ça me permet d’avoir une vision plus large et c’est complémentaire avec le CERSAP06 où toutes les fédérations sont représentées.
Au sein de la FESP nous défendons tous les métiers des SAP et tous les modèles (prestataires et mandataires).
Si on veut faire bouger les choses, on commence par soi-même !
Si quelqu’un souhaite faire bouger les choses à son échelle, à son niveau c’est en participant à une commission pour faire remonter un problème. C’est ça, être un acteur du changement !
Être fédéré ça permet d’avoir a du poids face aux instances publiques. Beaucoup de structures prises dans un quotidien très énergivore sont isolées et renfermées sur elles-mêmes alors qu’il y a un vrai intérêt à écouter, à échanger les bonnes pratiques, les mêmes problématiques et se dire qu’on n’est pas seul…
Les commissions c’est important, tous les mois on échange en visio conférence, mais ce lien physique et primordial. Je suis content que Brice Alzon et l’équipe de la FESP descendent sur notre territoire. C’est l’occasion créer un sentiment de groupe pour les adhérents locaux…