EAJE : Accompagner l’offre à Mayotte
La Fesp et ses partenaires accompagnent les porteurs de projet dans la création de crèches et micro-crèches dans la cadre du déploiement du complément de l…
Découvrez le parcours de Maud Faillat, responsable réseau service à la personne chez Domicile Clean et présidente de la commission entretien du cadre de vie.
Bonjour Maud Faillat. Pouvez-vous vous présenter s’il vous plaît ?
Bonjour, je suis donc Maud Faillat, j’ai 45 ans, je suis mariée, j’ai trois enfants.
J’ai fait des études qui n’ont rien à voir avec le secteur des SAP, en chimie en biologie, j’ai obtenu un DESS en tant que responsable qualité dans le domaine agroalimentaire.
Après mes études, pour des questions alimentaires, j’ai démarré mon parcours professionnel dans la restauration rapide où j’ai monté les échelons jusqu’à manager un restaurant. C’est un métier qui me plaisait beaucoup, qui me passionnait mais avec des horaires très contraignants (samedi, dimanche, horaires très tardifs) et avec des enfants en bas âge ce n’est pas forcément l’idéal.
Mon mari Nicolas Faillat co-gérants de l’entreprise et du réseau et Cyril Erissé travaillaient dans la même entreprise, ils s’entendaient très bien professionnellement et personnellement.
L’idée leur est venue de créer une entreprise à la suite de la loi Borloo, le secteur du service à la personne à ce moment-là était très porteur. Ainsi est né leur structure sous le nom Domicile Clean en 2006, ce fut une grande aventure. Le siège est à Rennes et au bout de deux ans ils se sont lancés un nouveau challenge : développer le concept en franchise.
Je les ai rejoints en 2009, ça fait donc 16 ans. Dans un premier temps, je suis venue en support sur des tâches opérationnelles et administratives puis j’ai géré l’agence de Rennes pendant une dizaine d’années avant de les rejoindre sur l’animation du réseau en 2021.
C’est une formidable success story !
Ils ont commencé en 2006 avec une salariée et fin 2023 l’agence de Rennes comptait 127 salariés, nous intervenons chez plus de 1000 familles dans l’agglomération. C’est une belle agence, bien structurée, avec une responsable, une assistante RH, deux assistants de planification et une équipe de salariés dont certains sont présents depuis plus de 15 ans. C’est une belle équipe !
Quelle est votre activité ?
Nous sommes prestataires de service au domicile des particuliers. Notre métier principal c’est l’entretien du cadre de vie et du linge. Nous avons également une activité de garde d’enfants de plus de 3 ans que nous dynamisons en développant une marque qui s’appelle domicile kids, et nous faisons également des prestations de jardinage. Nous avons également des agences réalisant du maintien à domicile avec Zen senior service.
En parallèle le réseau s’est développé, nous avons ouvert des agences un peu partout en France et même dans les ultra-marins (Guadeloupe et la Réunion).
Le réseau compte aujourd’hui 84 agences dont 13 agences zen seniors services et 5 agences que nous avons également gardé en propre. Deux agences viennent d’ouvrir à Lyon et à Cambrais. En terme de RH, sur le réseau au 31/ 12/ 2023 nous employons un petit peu plus de 2000 salariés sur le terrain.
Nous nous sommes beaucoup développés sur le Grand Ouest mais nous sommes aussi très présents en région Parisienne, dans le nord et sur la façade Atlantique. Dans la prochaine décennie, nous comptons bien poursuivre notre expansion territoriale, beaucoup de très beaux secteurs sont encore à pourvoir !
Et pourquoi pas associer vos enfants à l’entreprise familiale ?
C’est peut-être encore un peu tôt… mais pourquoi pas… Toutes nos agences partenaires qui ont ouvert en franchise ont renouvelé leur contrat… au bout de 7 ans voir 14 ans. Certains dirigeants vont doucement vers la retraite et associent parfois leurs enfants dans le pilotage de leur agence… une nouvelle vague arrive.
Beaucoup quittent leur « maison mère » en quelque sorte pour monter leur propre structure et vous avez réussi à les fidéliser. Comment avez-vous fait ?
C’est effectivement une vraie réussite et une grande fierté que de réussir à fidéliser 100% de nos partenaires. Au sein du réseau nous avons un management de proximité, nous les voyons tous les ans en réunion nationale, mais aussi lors de réunions régionales en fin d’année, nous nous déplaçons également en région dans leur agence chaque année pour un accompagnement plus personnalisé. Nous organisons régulièrement des webinaires et nous sommes disponibles tous les jours de la semaine pour répondre à leurs interrogations. La proximité et l’accompagnement est un élément essentiel pour leur permettre de progresser.
Bien entendu et en complément, si nos partenaires souhaitent poursuivre l’aventure d’année en année c’est aussi par ce que nous faisons évoluer nos procédures et nous leurs apportons régulièrement des nouveaux outils sur le plan marketing, juridique, organisationnel …
De même pour la gestion des salariés, là où beaucoup d’entreprises ont du mal à retenir leurs salariés ou même à recruter, vous tirez votre épingle du jeu… quelle est votre martingale ?
Nous nous remettons toujours en question. Les RH d’il y a 10 ans ne sont pas les RH d’aujourd’hui.
Le nerf de la guerre c’est de recruter malgré tout on a du turnover comme toutes les agences. C’est normal. Une fois recruté nous devons fidéliser notre personnel. Tout commence par le management au quotidien, chercher les facteurs de motivation…
Nous travaillons sur plusieurs facteurs de motivation : le salaire bien évidemment, avec des CDI mensualisés avec le plus d’heures possible, la possibilité de faire des temps pleins… mais aussi l’adéquation entre la vie pro et la vie perso avec des plannings sur mesure en fonction de leurs contraintes familiales, le fait qu’elles soit autonome dans leur travail, un management de proximité et bienveillant…proposer des évolutions de poste, chez Domicile Clean, on ne reste pas assistant ménagère toute sa vie…
Conserver nos collaborateurs passe aussi par nos clients qui leur permettent de travailler dans de bonnes conditions tant sur le plan de leur planning que du matériel qui leur est mis à disposition.
Quelles sont vos perspectives ?
L’entretien du cadre de vie, du linge reste notre métier principal mais le senior c’est clairement l’avenir. Hélas, nous sommes confrontés à des blocages administratifs. Les extensions d’autorisation comme les nouvelles autorisations sont difficiles voir impossibles à obtenir. De plus avec le nouveau cahier des charges et la loi Ségur, ce sont de nouvelles contraintes, moins de liberté… Tout est beaucoup plus cadré sur le maintien à domicile, avec des besoins croissants dans les années à venir, nous regrettons de ne pas pouvoir élargir notre offre de services auprès d’une population ayant des besoins d’accompagnement accrus.
Nous souhaitons également nous professionnaliser aussi sur la garde d’enfants d’où notre nouvelle marque Domicile Kids.
Nous accompagnons les familles à chaque étape de leur vie : pour la garde de leurs enfants à partir de 3 ans, pour l’entretien de leur domicile durant leur vie professionnelle puis nous aidons les séniors pour le maintien à domicile.
Comment vous avez connu la FESP ? depuis combien de temps vous êtes chez nous ?
Nous sommes adhérents depuis 2023. Je connaissais Mehdi Tibourtine parce qu’il intervient en région et plusieurs fois je suis allée à ses réunions. Il a une connaissance très pointue de notre secteur d’activité et je l’ai sollicité l’année dernière pour me communiquer des informations, des actualités sur l’évolution du secteur des services à la personne pour les transmettre à nos partenaires… ce fut nos premiers contacts.
Adhérer à la FESP, c’était principalement pour un accompagnement juridique. Même si nos partenaires avaient déjà un service juridique qui les accompagne, celui-ci était très généraliste. En testant les services de la FESP, nous nous sommes rendu compte que le service était très professionnel puisque parfaitement adapté notre secteur d’activité.
Puis adhérer à la FESP nous apporte également la possibilité de ne plus subir certaines lois mais d’en être acteur, d’avoir notre mot à dire, de pouvoir remonter les informations et avoir un appui pour faire bouger les lignes…
C’est vraiment notre souhait de nous investir pour être décisionnaires.
Participer aux commissions juridiques permet des échanges entre partenaires sur les bonnes pratiques, sur les évolutions de nos métiers…
La fédération est un véritable acteur et moteur dans le secteur à l’image de l’avance immédiate qui a été porté justement par la Fédération et qui nous profite aujourd’hui à tous.
Il y a une réelle adéquation entre la législation, la Fédération et nous au quotidien qui gérons nos salariés et nos clients sur le terrain.
Localement vous faites partie d’associations d’entrepreneur ?
Pas du tout ! dans notre réseau, nous avons beaucoup de partenaires franchisés qui aiment et font partie de BNI par exemple. Nous ce n’est pas du tout notre démarche. Adhérer à la FESP pour nous ça a été une énorme étape puisque nous sortions de nos habitudes. Nous ne sommes même pas à la Fédération des franchisés.
Je me rends compte aujourd’hui de l’importance de la nécessité du travail de la Fédération au quotidien.
La FESP ce n’est pas que du lobbying et une aide juridique, nous avons d’autres services comme les formations et les partenariats.
Effectivement nous avons commencé à travailler avec Nicolas Rousseau sur la partie formation pour monter nos salariés en compétence et dans le cadre des assistes nationales de la fédération j’ai également rencontré des spécialistes en e-learning…
La FESP est utile dans de multiple registre.
Maud Faillat, quelles sont vos attentes, quels combats peut mener la FESP dans les prochains mois ?
Pour moi le prochain combat c’est de faire valoir nos droits en tant qu’employeurs et de faire évoluer la législation en fonction de nos besoins que ce soit rh ou commerciaux.
Il y a aussi un énorme travail de valorisation de nos métiers c’est vrai qu’une infirmière par exemple elle l’image est belle une auxiliaire de vie c’est quelqu’un qui vient en en aide aux personnes âgées. J’aimerais vraiment qu’on travaille notre image tous ensemble avec la Fédération pour la valoriser, que les salariés, les candidats soient fiers de venir postuler dans une entreprise d’entretien du cadre de vie et du linge qu’elle soit fière de garder d’enfants d’aller aider les familles qui en ont besoin… il faut également mettre l’accent sur la formation euh aujourd’hui. Il n’y a pas assez de formation pour valoriser nos métiers, pour monter en compétence…
On a gardé un petit peu cette mauvaise image de l’entretien du cadre de vie du linge avec une déconsidération des employés assimilés à des domestiques. La Fédération peut s’emparer de ce genre de de problématique.
Nous avons surtout besoin que la FESP continue son travail essentiel pour le maintien du crédit d’impôt dans nos métiers, notre niche fiscale est régulièrement remise en cause alors qu’un euro investi dans le crédit d’impôt rapporte 1.5 euros à l’état ( directement et indirectement), crée de l’emploi et diminue le travail non déclaré.