Enquête sur la Capitalisation Collective des heures supplémentaires

La Fesp lance une enquête auprès de ses adhérents sur la pertinence de la Capitalisation collective des heures supplémentaires dans un fonds de retraite pour les assistantes de vie et gardes d'enfant. Vous pouvez y participer via le questionnaire si dessous.

Nous sortons d’une période agitée liée à l’adoption de la réforme des retraites par répartition. Est-il bienvenu de venir remuer le couteau dans la plaie en proposant une réforme des retraites par capitalisation dans nos métiers des services à la personne ? Nous le pensons principalement pour une raison de justice sociale.

Nous manquons d’auxiliaires de vie pour faire face à la dépendance car les salaires proposés restent modestes ; la formation et le sens du travail ne suffiront pas à trouver le personnel en l’absence d’incitations financières fortes. La capitalisation des heures supplémentaires peut-être une de ces incitations.

Les salariés à bas revenu sont pratiquement les seuls à ne pas pouvoir capitaliser pendant leur vie professionnelle, un travail dur ne donnera dès lors lieu qu’à une pension modeste au moment de la retraite avec un risque fort que la baisse des pensions s’accroisse avec le temps. Est-ce juste de laisser les catégories sociales défavorisées sans recours face à cette perspective pendant que les fonctionnaires bénéficient tous d’une capitalisation collective performante, que les classes moyennes peuvent accéder à la propriété, et que les classes aisées n’ont pas de problème pour épargner ? Quant aux salariés modestes qui viennent s’occuper de nos fins de vie, aucune perspective motivante n’est possible.

Ces salariés travaillent tous à la fois dans des entreprises ou des associations du secteur et chez le particulier employeur. Chez le particulier employeur quand on a de l’énergie on travaille 40 heures régulièrement, d’ailleurs les heures supplémentaires ne démarrent qu’à la 41ème heure. La justice voudrait qu’à partir de la 36ème heure ces heures supplémentaires soient soumises à un régime spécial de cotisations par capitalisation collective qui permettrait de se constituer un pécule et de travailler un peu moins en fin de carrière quand le corps n’en peut plus.

En effet, si chaque salarié travaillant en moyenne 10h par mois au-delà des 35h pouvait, en début de carrière, capitaliser la part salariale et patronale de ses cotisations retraites, il bénéficierait à la fin de sa carrière d’un pécule de 80 000 € sans que sa retraite par répartition n’en aient été affectée. Avoir enfin un peu d’argent à la fin de sa vie professionnelle, n’est-ce pas justice ?

Un fonds sécurisé, on le sait d’expérience, rapporte du 5 % sur la durée ; confier la gestion de ce fonds aux partenaires sociaux, comme cela se fait déjà avec l’Agirc – Arrco, responsabiliserait tout le monde et donnerait du poids aux partenaires sociaux. La retraite par capitalisation collective à la française est encore possible, mobilisons-nous pour que les salariés les plus modestes en deviennent également bénéficiaires au nom de la justice sociale.

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