Profil FESP : Davy Rodrigues, référent territorial dans le Var

Découvrez le parcours de Davy Rodrigues, référent territorial dans le Var et gérant franchisé chez Babychou Services.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis Davy Rodrigues, j’ai 46 ans, je suis marié et j’ai trois enfants. J’ai fait études dans la comptabilité gestion et obtenu un DUT GEA option finance comptabilité puis un diplôme d’études comptables et financières cependant je n’ai jamais fait de comptabilité par la suite…  J’ai été pendant 13 ans chez Butagaz où j’ai commencé ma carrière professionnelle en étant dispatcheur. J’ai géré un service livraison de gaz en bouteille de Marseille jusqu’à Menton.

À la suite d’une réorganisation interne, je suis passé du côté commercial… les bouteilles de gaz ne sont pas le truc le plus facile à vendre… jusqu’en 2013.

Puis j’ai travaillé pour un prestataire de formation professionnelle. C’était une création de poste, j’ai mis en place toute la stratégie commerciale de l’époque… j’étais directeur commercial de 2013 à 2017 et Babychou Services était l’un de mes clients… Mon employeur s’est fait racheter par un fonds d’investissement, j’ai dû quitter l’entreprise, avec le recul c’est la meilleure chose qui me soit arrivée.

C’était votre premier contact dans les SAP ?

Oui, comme je vendais de la formation en alternance en contrat pro pour toutes les entreprises de service à la personne et principalement pour celles de la petite enfance, ça m’a fait connaitre le secteur par ce biais.

A l’aube de mes 40 ans, je cherchais un objectif de vie. J’ai toujours été salarié, je me suis toujours beaucoup investi dans les entreprises pour lesquelles j’ai travaillé et tout s’est arrêté.  Alors je me suis dit, pourquoi ne pas se lancer à mon compte, j’avais déjà les contacts dans la garde d’enfant et c’est un métier qui m’intéressait.

Babychou a retenu mon attention avec ses valeurs et grâce à Claire Lanneau qui sait embarquer autour d’elle. Nous avons discuté 2 à 3h, elle m’a vraiment convaincu.  Par la suite, je suis allé au salon de la franchise, j’ai rencontré toute l’équipe et au mois de juin 2017, j’ai ouvert ma franchise Babychou services.

 C’était rapide ! C’est vous qui avez cherché le lieu d’implantation ou vous étiez aidé à ce niveau-là ?

Je suis du Var, j’ai toujours vécu ici mais chez mon employeur précédent je devais gérer des centres de formation qui étaient entre Lyon Marseille Paris…  Je voulais donc me rapprocher de ma région et travailler autour de chez moi d’où mon installation sur Fréjus. Avec l’équipe de Babychou services nous avons construit une zone autour de mon lieu d’habitation et en 2021, j’ai ouvert une autre agence à Cannes.

Comment as-tu connu la FESP ?

Dès 2019 – 2020, j’ai commencé à m’intéresser à la FESP. Nous sommes souvent seuls sur notre territoire et isolés, la FESP nous informe des décisions prises au niveau national et nous pouvons faire remonter des informations et des besoins locaux. Le rôle de la FESP sur ces échanges est primordial. Par la suite, j’ai décidé de m’investir, pour être le maillon local de cette communication mais aussi par l’inspiration de Claire Lanneau, elle-même très investie pour la FESP. Donc le rôle du réfèrent territorial c’est de diffuser les idées portées par la FESP et d’avertir la fédération de telle ou telle problématique locale, à partir de l’expérience terrain et une parfaite connaissance des réalités on peut élaborer une stratégie.

Comment envisagez-vous votre action de référent ?

Cette semaine, avec Brice Alzon, président de la FESP et l’équipe de la fédération qui descend à Nice c’est l’occasion de de faire vivre notre territoire.  La réunion prévue à Saint Laurent du Var va permettre aux adhérents de se rencontrer et d’échanger sur leur quotidien.

Lors de cette réunion il y aura deux référents, Maxence Hotte sur les Alpes-Maritimes pour le maintien à domicile et moi-même sur le Var pour la petite enfance. C’est intéressant d’avoir 2 grandes familles de métier représentées, chacune a sa spécificité, les problématiques sur la vieillesse, l’aide à domicile, le portage de repas diffèrent de celle de la garde d’enfant… nous ne serons pas impactés de la même manière par l’évolution démographique à venir… et avoir tout type de secteur représenté permet aux adhérents de trouver la bonne oreille.

Nous essayons en tant que référent de rencontrer les élus de notre territoire pour parler de nos métiers. Par le biais de la FESP et de mon ancrage local, avoir des politiques qui défendent nos intérêts c’est agréable, on se sent reconnu localement et notre parole peut avoir une portée.

Faites-vous parti d’autres « club » dans votre région ?

Je m’investis beaucoup avec le PLIE parce que j’ai été labellisé sur un label RSE qui s’appelle le label amplitude, c’est un label national.  Ça m’a permis de faire un point sur tout ce que je faisais pour l’emploi, le recrutement, l’intégration de mes salariés, l’optimisation de leur planning.

La garde d’enfant ce n’est pas un salarié pour une famille. Il faut beaucoup de salariés pour assurer les services. Nous n’avons pas d’étudiants et d’universités localement, les jeunes qui travaillent pour nous sont soit en formation initiale soit en reconversion professionnelle. Certains salariés cumulent deux emplois. Nous avons une dizaine de personnes sur mes deux agences en alternance sur le CAP Petite Enfance. Former permet de garder.

Vous avez combien de salariés ?

J’ai 54 salariés sur mon agence de Fréjus et 18 sur l’agence de Cannes, ce sont principalement des temps pleins. J’optimise au maximum mes contrats de travail et j’ai des personnes qui sont quasiment à temps complet et quelques CDD et temps partiels. Nous avons des personnes plus âgées qui ont 55/60 ans avec une pension d’invalidité et qui travaillent avec nous à temps partiel pour compléter leurs revenus, mais aussi des jeunes retraités… L’inclusion est aussi un moyen d’avoir des employés fidèles.

Quelle stratégie managériale mettez-vous en place ?

Nous avons un contact vraiment très privilégié avec tous nos salariés. Nous essayons d’optimiser leurs emplois du temps avant d’éventuellement chercher à recruter.

L’été nous avons très peu de volume en moins, on compense par des babysittings ponctuels et nos salariés arrivent à se faire de très bons salaires. Par exemple nous bénéficions de l’attrait touristique de la région en faisant du babysitting dans les hôtels.

J’ai entendu dire qu’il y avait un problème dans les SAP parce que justement les gens partaient faire la saison ?

Ça nous arrive aussi effectivement, je me suis aperçu qu’entre le mois de mars et mai nous avions des démissions donc chaque année dès le mois de janvier avec les équipes nous anticipons…

A propos de l’évolution démographique dans les prochaines années avec la baisse de la natalité, avez-vous des prévisions sur le sujet et comment vous y préparez-vous ?

Il y a une chute progressive certes mais localement dans des régions comme le sud notre plus gros concurrent c’est le travail au noir, il y a encore une marge énorme là-dessus.

Nos prospects ne connaissent pas notre métier ni les aides qu’ils peuvent avoir grâce à la CAF, le crédit d’impôt, les CESU… Il a encore une telle marge de manœuvre pour convertir le travail au noir en travail déclaré, il y a toute une pédagogie à mettre en place.

Le crédit d’impôt a été une avancée déterminante. Nous avons beaucoup de familles monoparentales, de classe moyenne, confrontées à l’inflation, à l’immobilier très chers… qui sans ce système devrait se passer de nous. L’élargissement de la CMG pour les familles monoparentales sur les 6 – 12 ans, c’est vraiment quelque chose qu’il faudrait réussir à faire.

Si vous deviez recommander à quelqu’un d’adhérer à la FESP quel serait votre argument ?

La FESP défend les intérêts de notre métier localement et nationalement et elle permet avec sa veille et sa présence constante auprès des politiques d’effectuer un lobbying efficace. Si notre métier en est là aujourd’hui c’est grâce à elle.

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